A JOURNEY WITH TEA
 

 Chapitre 5

 
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Comment explorer le Chapitre 5


Dans ce chapitre, nous explorerons l'histoire et la culture du thé japonais, le rituel du thé en feuilles au Japon, soit le Senchado, et une façon consciente de se connecter au rituel du thé en poudre, ou Matcha.

Vous pouvez commencer ce chapitre en explorant la théorie audio, soutenue par la théorie écrite. Ensuite, vous serez invité à explorer le rituel du Senchado, à travers une vidéo présentant et démontrant les récipients et outils pour le Senchado, suivie d'une vidéo démontrant le déroulement du rituel. Enfin, vous aurez l'occasion d'explorer une façon consciente de servir le Matcha.


L’histoire du thé au Japon

Le théier n’est pas une plante endémique du Japon. La graine de l’arbre Camellia Sinensis a été introduite et semée dans la terre du Japon par l’homme. L’histoire du thé au Japon prend naissance au 8ème siècle, lorsque deux moines japonais, Saicho et Kukai, se sont rendus en Chine pour étudier le bouddhisme Chan. Le moine Saicho est retourné au Japon avec du thé et a fondé l'école de bouddhisme Tendai. Le moine Kukai est retourné au Japon avec du thé et a fondé l'école de bouddhisme Shingon. Plus tard dans l'histoire, vers le 12ème siècle, le moine japonais Eisai s'est rendu en Chine pour étudier le bouddhisme Chan, et est retourné plus tard au Japon, non seulement avec du thé mais aussi avec des graines de la plante Camellia Sinensis. Il a également fondé l'école de bouddhisme Rinzai. C'était pendant la guerre de Genpei, une guerre civile nationale séparant les périodes Heian et Kamakura.

Eisai espérait réunifier le pays grâce à la sagesse du Zen et du Thé.

Pour le Japon, un bol de thé était un bol de paix.

La production du thé au Japon a commencé au 12ème siècle.

Eisai partage la sagesse du thé à travers son livre «Kissa Yōjōki», partageant les bienfaits du thé sur la santé. L'un des principaux disciples d'Eisai, le moine Dogen, qui a voyagé en Chine au 12ème siècle et est retourné au Japon avec de nombreux outils pour le thé, a fondé l'école de bouddhisme Soto. Au départ, à cette époque, le thé au Japon était partagé selon la méthode chinoise de la dynastie Song, le thé en poudre ou Matcha.

Wakei Seijaku 和 敬 清 寂

harmonie, respect, pureté, tranquilité

Au XVe siècle, la pratique du thé évolua vers un rituel plus organisé.

Le moine Murata Juko, considéré comme le père de la cérémonie traditionnelle du thé, développa un rituel influencé son professeur, Ikkyu Sojun, et la philosophie Japonaise du Wabi Sabi. Ikkyu Sojun, son professeur, portait la lignée de l'école bouddhiste Rinzai, comme la plupart des maîtres du thé de l'histoire japonaise. Selon Ikkyu Sojun, le thé et et le zen partage la même essence, ce qui a influencé Murata Juko pour développer le wabi cha, la cérémonie du thé japonaise traditionnelle. La plupart des valeurs fondamentales de ce rituel, selon Murata Juko, se trouvent dans le document «Kokoro no fumi», qui peut être traduit par «lettre du cœur». Dans ce document, nous pouvons trouver 4 valeurs fondamentales importantes liées à cette pratique:

Kin 謹 (Révérence & Respect)

représente la sincérité, l'humilité et la pensée attentive — portant l'énergie d'une pleine conscience empreinte de révérence.

Je facilite la danse de l’eau et des feuilles avec humilité, révérence et respect, laissant l’expérience me guider et m’informer.

Kai 戒 (Discipline)

incarne la retenue, les préceptes moraux, des limites appropriées, la vigilance intérieure et l’auto-régulation.

Je m’engage dans la pratique en tant que pur réceptacle, centré dans ma présence, transmutant mon expérience personnelle en conscience dévouée.

Sei 清 (Pureté & Clarté)

évoque un esprit pur et paisible, clair comme l’eau de source pour le thé.

J’entre dans l’espace du thé en honorant la pureté du contenant et l’énergie présente (le corps, les ustensiles, l’espace et l’esprit), en retirant la poussière du passé pour être pleinement présent à cet instant.

Ji 慈 (Compassion)

symbolise une bienveillance profonde et sincère — une vertu fondamentale du bouddhisme, invitant à un amour impartial et universel pour tous les êtres.

J’offre compassion et bienveillance, à parts égales, à toute personne que je sers dans la vie, quelle que soit la nature de notre relation.

 
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Murata Juko pratiquait la poésie Ranga, un type de poésie collaborative en vers liés.

Dans la poésie ranga, chaque auteur écrit une strophe et chaque strophe est en relation uniquement avec la strophe voisine. Il y a une première strophe qui est écrite, suivie d’une deuxième strophe, puis lorsque la troisième strophe est écrite, la première strophe disparaît, et n'existe plus. Le poème se recrée sans cesse. La poésie ranga partage l'essence de la philosophie Wabi Sabi: l’éphémère, l’impermanence, l’imperfection.

La pratique de la poésie ranga de Murata Juko était tout aussi une influence importante dans la création de son style Wabi Cha (cérémonie du thé).

Au XVIe siècle, la lignée de Murata Juko a été transmise à Takeno Joo, un autre maître de thé important qui a étudié sous l'école Rinzai et au temple Daitoku-ji, dans la région de Kyoto. Takeno Joo a été reconnu pour avoir honoré la simplicité et le minimalisme dans sa pratique du thé, et pour le document «Wabi no fumi», traduit par «Lettre sur le Wabi», où il partage une liste de valeurs fondamentales pour honorer la cérémonie du thé Wabi Cha :

  • De pratiquer le Wabi Cha c’est de pratiquer l'honnêteté

  • Wabi cha, c’est retenue de soi, à la fois émotionnelle et matérielle

  • La simplicité et le minimalisme sont au cœur de cette pratique

  • Wabi cha est générosité et présence

  • Wabi cha doit être partagé poliment et harmonieusement

  • Il ne faut pas critiquer les autres et leur cérémonie du thé

  • Il faut être humble, sans fierté

  • Il ne faut pas utiliser les ustensiles des autres sans en être invité

  • La cérémonie du thé ne doit pas se réduire à l'appréciation des ustensiles

  • Les ustensiles ne doivent pas vous distraire de l'expérience du thé

  • Wabi cha est avant tout une occasion de considérer le cœur de vos invités

Plus tard au XVIe siècle, la lignée de Takeno Joo a été transmise au vénérable Sen no rikyu, un important maître du thé qui a étudié le zen à Sakai, puis à Kyoto au temple Daitoku-ji. Rikyu est devenu un maître du thé très reconnu au début de sa vingtaine, après avoir été associé à deux grandes figures politiques de la période Azuchi-Momoyama au Japon, Oda Nobunaga et Toyotomi Hideyoshi. Sen no rikyu a eu l'occasion de servir le thé dans le célèbre “salon de thé en or”, mais aussi dans une petite cabane à thé appelée Yamazato. Il n'y a pas d'informations claires sur la façon dont il se sentait d’être séparé entre deux styles très contrastés, mais on peut penser qu'en raison de sa formation avec la pratique zen, Sen no rikyu avait une préférence pour les espaces à thé simple, petit et minimal.

L'une des phrases les plus célèbres de Sen no rikyu était «Ichi-go Ichi-e» qui peut être traduit par «Une invitation, un moment» ou «Seulement ce moment est la vie», mettant en lumière la qualité irremplaçable et transitoire du moment présent.

On attribue à Rikyu l'influence du Raku, un type de poterie traditionnellement utilisé dans la cérémonie du thé, incarnant l'essence du wabi sabi. Rikyu a influencé l'importance de développer un goût purifié pour les choses matérielles, comme moyen de transcender le matérialisme, pour pouvoir se concentrer sur le lien avec le thé et la nature lors de la cérémonie. Rikyu encouragerait les objets et les récipients rustiques et authentiques. Rikyu est également crédité pour ce poême important :

“ Le chanoyu doit se pratiquer avec le coeur

Non pas avec les mains

Not with the hands

Prépare le thé sans essayer

Depuis l'immobilité de l’esprit”

- Sen No Rikyu

La lignée de Sen no rikyu a été transmise à travers 3 de ses petits-fils, qui ont fondé les lignées San-senke, les 3 écoles principales de la cérémonie du thé japonaise: Omotesenke, Urasenke et Mushanokoji senke. Certains disciplines de Rikyu ont formés leurs propres lignées de thé, et de nombreuses autres lignées proviennent de la lignée Urasenke. Aujourd'hui, nous célébrons la 16e génération de maîtres du thé portant la lignée de la lignée Urasenke. La sagesse de Sen no rikyu est transmise aujourd'hui, 400 ans plus tard.


 
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Koans and Cérémonie du thé

Traditionnellement, la cérémonie du thé est partagée en silence.

En raison de l'influence du zen, il est également possible d'incorporer l'exploration des koans, à travers l'expérience du thé.

Le mot «koan» est difficile à traduire. 

Il s’agit d’une invitation à la contemplation.

Une occasion d'explorer le «grand doute», l'inconnu, le vide.

Un koan peut être une phrase, une histoire, qui n'a pas de «sens» selon la version du “sens” ou de la “réalité” à laquelle nous avons tendance à nous attacher. C'est une invitation à méditer, au-delà du sens commun de la réalité que nous connaissons.

Un exemple de Koan peut être:

"C’est réalité est irréelle, alors elle est réelle."

“Pouvez-vous sentir les couleurs de votre souffle”

Vous pouvez explorer les koans à travers les livres:

  • The Gateless Gate

  • The Blue Cliff Records

  • The book of Equanimity

 
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Exploration du Thé : le Rituel de Senchado

Au 17ème siècle, le moine chinois Ingen a voyagé au Japon pour y apporter la pratique du Gong fu cha. Contrairement au Wabi Cha ou cérémonie traditionnelle du thé japonaise, où le thé vert en poudre est servi, les Japonais recevaient désormais l'initiation au thé infusé, partagée par le rituel du Gongfu cha.

De cette manière et rituel est née la pratique du Senchado, consistant à faire tremper des feuilles de thé dans des récipients, similaire à l'idée et à l'intention du Gong Fu cha. 

Ingen est également le fondateur de l'école Zen Obaku.

Le rituel du Senchado est devenu populaire au 18ème siècle grâce au moine Baisao, un maître du thé qui a apporté la pratique du Senchado dans les rues de Kyoto, afin de partager le thé de manière plus décontractée, au delà des temples, permettant à la pratique du thé de devenir plus accessible. L'une des citations célèbres de Baisao est «Dans ce panier à thé, j'ai tout l'univers».

Dans la pratique du Senchado, nous servons généralement du thé Sencha ou Gyokuro.

Traditionnellement, seulement 3 infusions sont partagées.

La première tasse est Umami (vibrante), la deuxième tasse est Nigami (vibrante avec légère amertume) et la troisième tasse est douce et légère. Après la troisième tasse, l’expérience se dissipe. Senchado rappelle la fugacité et l'impermanence de la vie. Les tasses sont légèrement plus grandes que pour le Gong Fu cha, car l’expérience est beaucoup plus court. Après la troisième tasse, les feuilles peuvent être consommées crues ou cuites dans un wok avec une sauce tamari et servies pour être consommées. Vous en apprendrez plus sur les différentes façons de réutiliser vos feuilles après le thé, dans le chapitre 7 - le rituel au-delà du rituel.

Dans les vidéos suivantes, vous aurez l'occasion d'en apprendre davantage sur les différents récipients, outils et gestes à explorer pour pratiquer le rituel du Senchado.


2 OPTIONS DE RÉCIPIENTS D’INFUSION POUR LE SENCHADO

SENCHADO : PRESENTATION DES OUTILS ET DES GESTES

Outils nécessaire pour le Senchado

  • Feuilles de thé (idéalement un thé cuit à la vapeur, soit un Sencha ou un Gyokuro)

  • Bouilloire (en argile) avec poignée latérale et système de chauffage (charbon ou autre), à gauche sur la vidéo

  • Chabu ou plateau : un tapis en bamboo (ou autre matière) pour la base sur rituel ou un plateau en bamboo (ou autre matière) sur lequel les récipients sont déposés. C’est en quelque sorte la “terre” de votre rituel.

  • Récipient d’infusion : Hohin (récipient sans poignée, comme sur la vidéo) ou Yokode Kyusu (récipient avec poignée latérale)

  • Yuzamashi : un récipient sans poignée, dans lequel nous versons l’eau, pour mettre à l’eau de se refroidir, avant de transférer l’eau dans le récipient d’infusion comme dans la vidéo

  • Tasses à thé de taille un peu plus grande que pour le gong fu cha

  • Charyo : Un outil servant à présenter les feuilles de thé avant le rituel, à droite sur la vidéo, soit fait de bamboo, d’argile ou de métal

  • Kenshui : Récipient de rinçage, à droite sur la vidéo, servant à transférer l’eau des rinçages.

  • Chashaku : une petite cuillère pour les feuilles

  • Chakin (petit tissu de lin ou de chanvre pour purifier le bol à thé et les outils)

  • Encens et porte-encens

  • Vase avec des fleurs fraîches

SENCHADO : LE RITUEL

SENCHADO : DEUXIÈME ET TROISIÈME TASSES


THÉ JAPONAIS

Dans la culture japonaise, il existe différentes catégories de thé. Certains sont produits selon la méthode de cuisson à la vapeur, certains sont produits selon la méthode de cuisson à la poêle, certains sont en poudre, certains sont torréfiés, certains sont vieillis et fermentés. Voici quelques-unes des principales catégories de thé.

 

Sencha

Les feuilles sont cuites à la vapeur après la récolte, pour éviter l'oxydation et préserver la couleur verte vibrante des feuilles, offrant des saveurs umami. Élément : Bois Yang.

Gyokuro

Les feuilles sont ombragées pendant 3 semaines avant la récolte, pour concentrer la quantité de chlorophylle, puis les feuilles seront cuites à la vapeur après la récolte, pour préserver la couleur verte vibrante des feuilles, offrant de délicieuses saveurs umami. La plupart des gyokuro sont également récoltés à la main, ce qui est rare au Japon. Il s’agit de l'un des thés de la plus haute qualité du Japon. Élément : Bois Yang.

Bancha

la plus basse qualité de feuilles trouvée au Japon. Récolté sur les mêmes arbres dont nous récoltons les feuilles pour le Sencha, mais récolté plus tard dans l'année, généralement utilisé pour produire du genmaicha, du hojicha ou du thé fermenté noir. Élément : soit Bois, Feu ou Terre, selon la manière dont il est traité.

Furicha (Batabatacha)

Thé noir fermenté japonais semblable au Hei Cha chinois, ou Shu Pu’er cha. Produit dans la ville d'Asahi, dans la province de Toyama, parfois appelé thé noir Asahi. Produit à partir de feuilles de bancha mûres récoltées en fin de saison, puis bouillies. Les feuilles humides sont légèrement séchées à l'ombre, puis fermentées et comprimées dans une boîte en bois pendant 1 mois, puis séchées à l'ombre et au soleil. Pour servir, Furicha est bouilli dans l'eau pendant au moins 1 heure ou plus, puis versé dans un bol, dans lequel une pincée de sel est ajoutée, puis enfin le thé est fouetté avec un outil en bambou, jusqu'à ce qu'une mousse se forme. Élément : Terre Yin.

Kabusecha

Les feuilles sont ombragées pendant 2 semaines avant la récolte, pour concentrer la quantité de chlorophylle, puis les feuilles seront cuites à la vapeur après la récolte, pour préserver la couleur verte vibrante des feuilles, offrant des saveurs umami. Élément : Bois Yang.

 

Fukamushicha

Après la récolte, les feuilles sont cuites à la vapeur très longtemps, offrant un thé doux et moins astringent. Élément : Bois Yin.

Matcha

Feuilles de thé vert pulvérisées en poudre, servies dans un bol avec de l'eau et battues avec un outil en bambou, pour créer une délicieuse mousse. Le matcha, ou thé en poudre, vient de Chine, tel que partagé dans les chapitres précédent du cours. Pour produire le Matcha de la plus haute qualité, les feuilles seront ombragées pendant 3 semaines avant la récolte, puis cueillies à la main au début du printemps, cuites à la vapeur, séchées et pulvérisées en poudre. Élément : Bois Yang.

Kamairicha

Après la récolte, les feuilles sont poêlées pendant quelques secondes pour éviter l'oxydation. Cela aura pour effet de réduire légèrement la force du Qi, offrant un thé légèrement plus doux, plus sucré et moins umami que les thés cuits à la vapeur. Élément : Bois Yin.

Hojicha

Fait à partir de feuilles de bancha ou de sencha torréfiées. Thé réconfortant et simple, idéal après un repas ou pendant la saison froide. Élément : Feu Yin.

Goishicha

Rare thé noir fermenté japonais. Généralement utilisé comme ingrédient pour le Chagayu, une bouillie de riz japonais aux feuilles fermentées, mais aussi bu sous forme de thé. Pour produire ce thé, nous récoltons les branches de l'arbre à thé à la fin de la saison, qui seront cuitent à la vapeur dans des tonneaux, et l’on collecte le jus des feuilles pour plus tard dans le processus. Les feuilles sont empilées dans une pièce et recouvertes d'une toile, semblable au processus de Wo Dui servant à produire le Shu Pu'er. Ensuite, les feuilles sont marinées dans un tonneau avec le jus qui a été collecté, puis compressées. Les feuilles compressées sont extraites du tonneau, puis coupées en petits blocs, et les blocs de thé seront séchés au soleil.

Genmaicha

Fait de feuilles de thé vert bancha ou sencha et de riz torréfié. Idéal servi après un repas ou pendant la saison froide. Élément : Feu Yin.

 

MÉDITER AVEC LE MATCHA

Je reçois beaucoup de demandes d'étudiants souhaitant explorer une façon consciente de se connecter avec leur matcha dans un rituel. Je tiens à indiquer l’importance de faire attention à ne pas utiliser le terme «Chanoyu» ici. Bien que j'aie étudié et exploré le rituel du Matcha auprès d'enseignants qui ont étudié la lignée Urasenke, ma pratique est principalement concentré autour des rituels du Gong Fu cha et Senchado, donc du thé en feuilles et non pas du thé en poudre. Puisque nous avons un beau Matcha chez WAOTEA, produit par le même agriculteur produisant notre beau thé Gyokuro, j'ai eu l’occasion d’approfondir ma pratique du thé en poudre ces dernières années. J'ai donc créé pour vous un rituel de méditation matcha simple, pour vous connecter consciemment à votre thé vert en poudre. Dans la tradition, nous commençons le rituel en préparant le koicha (une forme épaisse de matcha), mais pour ce rituel, nous ne préparerons que l'usucha (la forme liquide plus connue du matcha).

Ce qui peut être nécessaire :

  • Matcha (nous recommandons Ikigai Matcha de WAOTEA)

  • Chaki ou Natsume (le caddie dans lequel votre matcha est stocké)

  • Chagama (bouilloire et système de chauffage, pour faire bouillir votre eau)

  • Chaxi simple (une nappe pour le thé en bambou)

  • Hishaku (longue louche en bambou pour verser l'eau)

  • Chawan (bol à matcha)

  • Chasen (fouet à matcha)

  • Chashaku (cuillère à matcha)

  • Petite passoire, pour tamiser la poudre de Matcha dans le bol

  • Fukusa (un chiffon utilisé pour purifier symboliquement la cuillère à thé et le caddie  à thé)

  • Chakin (petit tissu de lin ou de chanvre pour purifier le bol à thé)

  • Kenshui (bol pour jeter l'eau après vos rinçages)

  • Encens et porte-encens

  • Petit morceau sucré, à manger avant de recevoir ou de servir le Matcha

  • Kashiki, le récipient pour présenter les petits morceaux sucrés

  • Vase avec des fleurs fraîches

Le flow du rituel :

  • Assis au sol, près de la terre

  • Tous les récipients et outils devant vous

  • Purification du Chashaku et Chaki avec le Fukusa

  • Purification du contour du Chawan avec Chakin

  • Prendre Hishaku puis apporter de l’eau dans le Chawan pour le purifier, puis purifier le Chasen dans le Chawan

  • Versez l’eau dans le récipient d’eau de rinçage

  • Servez les bouchées sucrées

  • “Okashi o dozo” (veuillez recevoir les bouchées sucrées)

  • “Chodai Itashimasu” (je reçois avec gratitude)

  • Préparation du Matcha Usucha

  • Placez la passoire au dessus du Chawan, pour tamiser le Matcha et obtenir une poudre très fine

  • Ajoutez 2 cuillères à thé avec votre Chashaku dans la passoire, puis tamisez la poudre dans le Chawan

  • Enlevez la passoire, puis ajouter l’eau chaude avec le Hishaku

  • Vous cherchez à remplir le Chawan environ au quart d’eau, donc très peu d’eau

  • Puis fouettez le Matcha avec le Chasen, du fond du bol en effectuant des mouvements en forme de “z”, pour quelques secondes, jusqu’à l’obtention d’une mousse

  • Prenez le bol de Matcha dans vos mains, puis tournez le 2 fois dans le sens horaire afin de présenter le jolie côté du bol face à votre invité.

  • Lorsque l’invité reçois le bol, on tourne le bol 2 fois dans le sens horaire, pour ne pas boire directement depuis le jolie côté du bol

  • “O-temae chodai itashimasu” (Je reçois le thé avec gratitude)

  • S’il y a un ou une autre invité(e), nous pouvons déposer le Chawan entre soi-même et l’autre, puis partager “o-saki ni” afin de s’excuser de recevoir le Matcha en premier

  • Chaque invité est servi l’un après l’autre

  • Lorsque le Matcha est terminé, on tourne le Chawan 2 fois dans le sens anti-horaire, pour replacer le Chawan de la même façon qu’il a été reçu

  • Puis on repose le Chawan au sol, pour que l’hôte puisse le purifier avec l’eau chaude, puis purifier le Chasen, puis verser l’eau de rinçage dans le contenant prévu à cet effet

  • Tous les outils sont replacés de la même façon qu’au début du rituel

  • Puis on prend un moment pour méditer avec la sagesse de l’élément bois, partagé à travers ce rituel, le mouvement du souffle, le vent du changement, dans cette danse infini.


PAQUET DE THÉ DU COURS

Pour ce chapitre, pour le rituel Senchado, nous explorons le Mudita Sencha, un magnifique thé vert sencha biologique de l'île de Kyushu, au Japon. Les feuilles de ce magnifique sencha ont été récoltées fin avril 2020, cuites à la vapeur et transformées selon la tradition, par une petite ferme de thé familiale de Yame.

Mudita sencha porte la sagesse vibrante de l'élément Bois, nous invitant à laisser nos racines s'installer dans la vérité, alors que nous apprenons à honorer le vent du changement. 

«Mudita» est une idée bouddhiste qui pourrait se traduire par «se réjouir de la joie d’autrui», ou la joie de vivre la joie des autres. Mudita Sencha est un souffle de lumière.

La Voie du Thé

CONTENU

 

CHAPITrE 1

L’histoire du thé, son origine et son évolution.

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CHAPITrE 2

Camellia Sinensis, de la source à la tasse.

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CHAPITrE 3

Sagesse élémentaire du thé : Eau, Bois, Feu, Terre, Métal.

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CHAPITrE 4

La voie et pratique du Gong Fu Cha.

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CHAPITrE 5

L’histoire du thé au Japon, la voie du Senchado et Matcha.

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CHAPITrE 6

Cultiver sa pratique et explorer la méditation du thé.

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CHAPITrE 7

Rituel au-delà du Rituel

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